Photos d'Anne Marie de Contes, texte Gisèle Rigal
Le Chemin du Roy
Alors, raconte
comment c’était hier.
Ben, on est parti après une nuit de
canicule en ville, ne m’en parle pas, c’était l’enfer...
Direction les Hautes
Alpes, la montagne, rien qu’à ce mot on a pensé qu’on allait
pouvoir enfin respirer.
Alors ? Alors, au Pont de l’Alpe il
faisait encore bien chaud.
Gilles et le groupe 2 , Pierre serre-file |
Alors ? Alors
on a démarré doucement, après quelques mètres, on s’est
demandé si on n'aurait pas mieux fait d’y rester dans notre
canicule, sauf que...Sauf qu’une petite brise est venue caressée
nos chapeaux, sauf qu’au premier torrent, le Rif Lanterne, l’eau
est venue effleurer nos souliers. Mais, ça ne faisait pas tout, en montagne, on le sait bien
ça grimpe, pas moyen de faire autrement.
Alors, alors on s'est dit qu'était venu le temps de prendre son temps. De laisser souffler le temps, de respirer autrement, comprendre autrement, regarder autrement, marcher autrement...
Alors, petits pas après petits pas, on a calmé notre cœur qui s’emballait. Alors petites gorgées d’eau après petites gorgées d'eau on a fini par les faire nos dénivelés. Petit à petit.
Alors, petits pas après petits pas, on a calmé notre cœur qui s’emballait. Alors petites gorgées d’eau après petites gorgées d'eau on a fini par les faire nos dénivelés. Petit à petit.
Et alors ? Alors quand on a levé le nez de dessus nos chaussures, on a vu. Vous
pouvez pas savoir c’que c’était beau...c’qu’il y avait de
fleurs.
Alors ?, tu ne dis rien. C’est que je cherche les
mots tellement c’était beau. Comment te dire la
beauté des prairies recouvertes de fleurs par milliers, des tapis
entiers de fleurs fardées, saupoudrées, pomponnées,
froufroutantes. C' que c'était beau...
Alors, on s’est dit qu’il fallait regarder, regarder, pour après quand on ne pourrait plus monter. Alors ? Alors, on a regardé, regardé, les fleurs, les montagnes, les glaciers qu’on croyait pouvoir toucher du doigt.
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Groupe 1, c'est robert qui prend la photo |
Dans les torrents on a trempé nos chapeaux, celui du Pervou, celui du Chardoussier, de la Pisse et de la Moulette et puis de petites haltes en petites haltes, de chapelle en chapelle, il a bien fallu s’en retourner. Et comme on était montés le matin , il a bien fallu redescendre !!!
Alors ? Alors c’est nos genoux qui ont
rouspété. Une bonne descente, bien raide... Mais comme dans le ciel l’orage grondait, on n'a pas
cherché à comprendre et on a marché, marché… enfin pas que, on s'est encore dit ce qu'on avait oublié de se dire le matin et encore des choses et d'autres et s'est comme ça qu'on a rejoint les copains qui nous attendaient. Aïe, on était les derniers...
Mille fois merci à Robert pour sa bonne humeur et...Gilles dont c’était une première.