De la neige, un peu. Du verglas, presque pas. De la gadoue beaucoup... mais pas sur les routes.
Le Valbonnais
Beaumont.
Vallée dans le prolongement de la Matheysine. On part du Haut-Quet.
En vieux français, Quet signifie haie.
Aujourd’hui
on traverse cette petite vallée en longeant le Drac, affluent de la
rivière Bonne qui a donné son nom au Valbonnais. On passe par
Saint-Pierre-De-Méaroz, on s’arrête au barrage de
Saint-Pierre-Cognet pour arriver au pont de Ponsonnas.
Le
barrage hydroélectrique de Saint-Pierre est de type voûte. Il
stocke les eaux du Drac et des rivières la Bonne et la Jonche et a
été mis en service en 1957. En 1988, le pont de Ponsonnas, 109 m de
hauteur, a été le premier pont Européen de saut à l’élastique.
Le
jour semble à peine levé. Passé 8 h bien sonné il faut y aller.
On a découvert le paysage en route, la vallée saupoudrée de
verglas, de neige, de buées. Fuyant les chasseurs on a vu courir un
sanglier dans la couleur cuivre du ciel et de la plaine mélangés.
Arrivés à Quet le silence est tel que l’on croit sentir comme de
la douceur dans l’air, malgré le froid. Le poids de l’hiver est
là.
Rien
ne nous arrête pourtant, ni les montagnes au loin blanches comme
neige, ni les flocons fondus, au contraire. On prend le chemin adouci
par la couleur ocre d’un épais tapis de feuilles, on se croirait
en plein jour, éblouissant de clarté dans l’ombre grise de la
pluie. Entre le Cros et la Grand Ferme, demi tour pour prendre un
sentier oublié.
Y traîne le parfum sauvage d’une étrange
chevelure lourde ou bien l’étoffe des fermentations des bois morts, des plantes envahissantes. On plonge dans des baillons de
brouillards, dans des plaintes interminables d'eaux stagnantes, de
silence et de solitude, de vase molle et de bourbiers poilus de
joncs courts entre les rigoles gluantes et grasses.
Pas un oiseau ne
chante ou ne remue nulle part ou viendrait à geindre, même les
arbres se taisent. On finit par trouver le bout du sentier creux,
profond et sombre et rejoindre le chemin au dessus duquel s’élèvent
des chênes et des châtaigniers et ça et là des hêtres énormes
et toujours jeunes en leur écorce claire. Dessous les racines, les
pierres qui gardent la forme du chemin, d’à-pics en sentiers en
autres chemins ou croisements de routes.
A Grand Ferme, pause banane plus ou moins à l'abri, mais il ne fait pas froid.
Les Chambons, Sous la Plaine,
on traverse le village les Martins au lieu de bifurquer à gauche sur
un chemin de terre. Trop tard, on marche en file indienne le long de
la route, jusqu’à Bas Beaumont et plus loin d’où on peut bien
voir le Drac plein de toutes les eaux délivrées qui ont sautées
d’une pierre à l’autre à travers les arceaux de verdure.
Table
mise dans une prairie. Manger, siroter notre thé ou notre café et
écouter qu’on le veuille ou non les copines qui ne se sont pas
encore tout dit. Randonnée longue, pas trop mais les journées sont
courtes, il faut y aller. Elles, les copines, oscillent d’un
talon sur l’autre, redémarrent mais de la taxe foncière on les
entend glisser vers la qualité du tissu des guêtres et rire et
s’amuser avec Christian, ça fait du bien au moral. Une légère
pluie ou le trop plein d’humidité remuent les feuilles, très
vite nous nous réchauffons en marchant d’un bon pas. On laisse les Vignes de la Grange, on passe vite fait à travers Saint-Pierre de Méaroz, on fait un petit
aller et retour au barrage.

Puis on traverse le Bois du Roizon, on
bifurque à temps pour prendre un sentier dissimulé entre les
arbres, on franchit un passage un peu délicat puis une passerelle.
Surpris on attaque une montée, des lacets pour enfin arriver au
pont. Vous avez souris... Depuis peu je mène un groupe sous l'oeil vigilant d'un animateur, François aujourd'hui. Et soudain mes jambes me prennent la tête. Pardon de vous en avoir fait baver, je dois apprendre à modérer mon allure.

J’ai
envie de vous parler des cotations. Pas celles dont vous entendez parler
à juste titre en ce moment entre autre dans notre section. C'est un plus pour les marcheurs en effet elles
nous permettront de mieux cerner nos réelles capacités avant la
rando. Vous le savez, je ne souhaite pas du tout qu’on compare les performances
des personnes, des groupes ou celles des deux clubs ASTA et CAF,
ne me le demandez surtout pas. Par contre, sur la pointe des pieds, je
voulais vous proposer d’évaluer autre chose après la randonnée,
bref quand vous revenez est ce que vous vous sentez joyeux, un peu,
beaucoup, ou pas du tout ?
Merci
à nos animateurs, François et Jean Jacques.
Merci à nos serre-files Michelle et Christian.
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